Deux comédiens sur la scène et l’un d’entre eux s’apprête à rendre son dernier soupir. Il s’en ira, les deux pieds devant. Il avalera son bulletin de naissance pour faire son dernier voyage. En bref, tant d’expressions pour dire le mot qu’on ne veut pas dire, pour dire que l’un d’entre eux s’apprête à mourir. Parfois frère et soeur, tantôt patronne et employé de la BNP, Péroline et Yoann nourrissent leur écriture spontanément en s’inspirant des anecdotes du public, racontées pendant l’ouverture de la pièce. Ils improvisent durant plus d’une heure, nous partageant ainsi, un instant unique entre humour et tendresse. Constellées d’anecdotes burlesques et de confessions émouvantes, la relation et la complicité entre les deux personnages s’ébauche et s’écrit tout au long du spectacle. Rythmée par la musique et la lumière également improvisées, l’histoire prend la forme d’une véritable poésie sur la scène, matérialisant alors notre imaginaire qui fait des allers retours dans le temps pour venir l’ancrer dans la réalité. Les corps se dessinent pour donner vie à nos souvenirs les plus précieux et leurs faire prendre une dimension toute particulière. La voix des comédiens résonne au plus profond de nous pour faire ressurgir nos instants de vérités les plus profonds et parfois même les plus intimes. La finalité de ce spectacle si bouleversant vient nous questionner ici sur notre propre rapport à la mort et la place que nos proches occupent dans notre vie. Ce n’est qu’a l’annonce d’un drame que nous réalisons combien nous aimons les êtres qui nous entourent, qu’ils soient amants, parents, amis ou collègues de travail. Nous gardons en mémoire les souvenirs de ceux qui nous ont accompagné tout au long de notre existence et c’est une fois sur notre lit de mort que nous pouvons finalement nous poser ces fameuses questions qui sont : ai-je assez aimé et quels souvenirs subsisteront ? |